Je me rendis soudain compte [...] que la mort elle-même ne nous révèle pas pourquoi nous avons vécu. L'athée le plus convaincu ne s'imagine-t-il pas qu'a sa mort il verra bien s'il y a Dieu ou s'il n'y a rien du tout ? " Mais voilà, m'exclamai-je, nous ne découvrons rien du tout au moment suprême. Nous nous arrêtons, tout simplement. Nous passons dans la non-existence sans nous apercevoir de rien. " Je me mis à rire. "Tu te rend compte ! Nous nous arrêtons, tout simplement. Nous ne saurons jamais pourquoi tout est arrivé ni même que c'est fini ! Nous allons mourir sans rien savoir. Tout ce chaos dépourvu de sens, qui nous entoure, continuera et nous ne serons plus là pour en être témoins. Nous n'aurons même plus cette parcelle de pouvoir pour lui donner un signification dans notre esprit.. Nous serons partis, morts, morts sans le savoir ! Je ne riais plus. Je comprennais parfaitement ce que je disais ! Pas de jugement dernier, pas d'ultime explication, pas de moment lumineux durant lequel les torts les plus affreux seraient redressés. [...] Je courus ouvrir la fenêtre pour regarder les étoiles. Insupportable ! Je ne pouvais plus endurer ce vide absolu, ce silence, cette abscence totale de réponse. [...] L'horreur allait s'atténuer, bien sûr, mais plus jamais le ciel ne fut du même bleu qu'avant. Même dans les moments de bonheur exquis, les ténèbres étaient tapies, le sentiment de la fragilité et de la vanité de nos espoirs.
ANNE RICE, Lestat le vampire.
La vie commence dans l'innocence de l'enfance. Dans ces moments là, on vit sans se poser de questions sur le sens de l'existence.
Puis viens l'adolescence qui est un passage à l'age adulte, une transition. C'est le temps des questions : c'est là que l'on commence à se demander pourquoi nous existons. Nous sommes des être de sens, et partout nous en cherchons un, jusque dans la vie elle-même. Pourquoi je suis là ? Pourquoi j'existe ? Après tout mon existence est contingente : je n'aurai très bien pu ne jamais exister. Je ne suis donc pas indispensable...
On cherche un sens à la vie et on ne veut pas admettre tout simplement qu'elle n'en a pas. On n'est pas là pour quelque chose, on EST, tout simplement. Cependant il est difficile pour nous de le comprendre, et on trouve donc, comme tout ce qui n'a pas de sens, la vie absurde. Dès lors qu'on prend conscience de l'absurdité de l'existence, on tombe alors dans la déprime.
Il n'y a pas de solution miracle, même pas le suicide qui n'est qu'une façon lache pour le faible de se dérober à la difficulté de vivre.
La seule véritable solution est l'oubli.
Oublier que la vie est absurde, ne pas y faire attention.
Comment ?
Tout simplement avec des relations heureuses et voulues avec les autres. Oui, ce n'est que cela. Le sens de la vie se trouve dans l'amour que portez aux autres et dans celui qu'ils vous rendent. En aimant les autres vous crééz une beauté que seules les hommes sont capables de faire. Faites le bien autour de vous. Vous en êtes capable. Seul le bien que vous ferez donnera un sens à votre vie et à celle des autres. Faire le mal serait anti-vie.
On pourrait aussi dire qu'il s'agit également de se trouver une motivation. Trouver quelque chose qui nous occupe l'esprit pour qu'il ne puisse pas divaguer sur des questions sans réponses. Autrement dit se faire du mal pour rien. La vie a le sens que l'on veut bien lui donner. Créez vous même le sens de votre vie.
Peut-être avez vous l'esprit gothique, et il y a des chances que cela soit une arme vis-à-vis de la déprime. Le gothisme est un état d'esprit que l'on trouve pour vivre malgré notre mélancolie : il consiste à exprimer ses peurs pour s'en délivrer, les exorciser en quelques sortes. Dès lors que vous apprivoiserez l'horreur et la peur de la mort, c'est la que vous trouverez sans doute des réponses.
Enfin voici un dernier remède : la religion. Croyez en Dieu ou à ce que vous voulez, mais croyez en quelque chose. Depuis la nuit des temps, les hommes ont des croyances pour cela : pour donner du sens à leur vie, et à tout ce qui leur fait peur.
Mère-nature nous a donné cette vie : la seule chose que nous avons à faire est de la rendre la plus agréable possible. Car en dehors de la vie, il n'y a rien d'autre. La mort, c'est le néant.