L'histoire commence en juillet 1917. Alors que la première guerre mondiale bat son plein, une histoire mystérieuse est en train de se passer. Nous sommes à Cottingley, un petit village du West Yorkshire en Angleterre. Deux jeunes amies, Elsie Wright agée de 8 ans et Frances Griffiths, une adolescente de 15 ans, déclarent au père d'Elsie ce qu'elles ont vu. Selon elles, leurs promenades dans les bois aux alentours sont l'occasion de rencontres, de jeux avec des fées et des gnomes ! Les deux filles répètent sans cesse leurs expériences mais le père incrédule s'agace vite. C'est alors que les filles décident de photographier les fées en empruntant l'appareil photo du père. Celui-ci, en développant son appareil, découvre avec stupéfaction un cliché de Frances accompagnée de 4 petites fées. On remarque sour la photo que les ailes des fées sont étrangement statiques. Le père d'Elsie, même après avoir vu cette photo, reste incrédule. Les gens du quartier se moquent des petites filles, qui, pour prouver une fois de plus ce qu'elles avancent, réitèrent un cliché où l'on voit un gnome cette fois-ci.

Mais l'on ne veut toujours pas les croire. En 1919 la mère d'Elsie amènes les filles dans une réunion théosophique, où elle montrent les clichés (théosophie : idée selon laquelle toutes les religions ont une part de vérité). Les gens présent étaient stupéfaits. Un homme, du nom de Edward L.Gardner, voit dans ces photos la preuve irréfutable de l'existence des fées et des gnomes. De fil en aiguille, l'histoire finit par arriver aux oreilles de Sir Arthur Conan Doyle l'année suivante. Comble de l'ironie, le papa de sherlock holmes est en pleine rédaction d'un ouvrage portant sur l'existence des fées. Il s'empresse alors de mettre la main sur les clichés, puis décide avec Edward L.Gardner de mener l'enquête. Tout deux rendent visite à Elsie et Frances pour leur demander s'il est possible d'obtenir d'autres clichés. Les petites sont d'accord mais à une seule condition : il faut qu'elles soient seule, car les fées ne se montrent que dans ce cas. Les deux hommes fournissent du bon matériel aux enfants qui s'empressent aussitôt de faire quelques clichés encore plus sensationnels, dont un où les ailes des fées semblent avoir bougé lors de la prise.

Conan Doyle, ô combien enthousiaste devant ces photographies, les montrent à tous ses amis. Cependant les amis en question restent incrédule, et soupçonnent un simple montage photographique. L'un deux fait même remarquer que les fées portent une coiffure tendance. Cela dit Conan Doyle ne se laisse pas déstabiliser, et révèle toute l'histoire dans le Strand Magazine de décembre 1920. Il y déclare que les fées existent, que deux fillettes l'ont vu, ainsi qu'un membre de la société théosophique, un certain Geoffrey Hodson. Il affirme également que toutes les objections ont été réfutées. Les photographes par exemple avaient remarqué que les fées projetaient des ombres très différentes de celle des humains. Conan Doyle réplique en disant que les fées sont formées d'ectoplasme, une substance psychophysique paranormale — je précise dont l'existence n'a pas été prouvée — qui posséderait sa luminosité propre, et modifierait ainsi considérablement les ombres. Conan Doyle conclu en disant qu'a l'avenir les fées et les gnomes nous paraîtront aussi vivants que les Esquimaux, si nous parvenons à les voir et à les étudier plus amplement. Il apparaît déjà que les fées et les gnomes sont un composé de papillon et d'humain. Et si les fées paraissent si conventionnelles, c'est dans doute parceque les hommes ont déjà vraiment vu les fées et ont transmis une description exacte.

Par la suite, Conan Doyle contacte un médium afin de prouver encore davantage que les fées existent bel et bien. Celui-ci, ayant à peine pénétré dans la forêt où les petites disent avoir vu les fées, soutient à Conan Doyle que la forêt est magique. En 1922 Conan Doyle écrit un ouvrage détaillant l'affaire Cottingley, et soutient jusqu'a sa mort en 1930 l'existence des fées.
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Nous sommes en 1983. Frances a maintenant 76 ans, et Frances 83 ans. Plus de cinquante ans après l'affaire, un journal anglais publie un article sur les fées de Cottingley. Les deux vieilles femmes envoient alors une lettre d'aveu au journal. Dans cette lettre, elle déclare qu'a l'époque, elle n'ont osé dévoiler leur supercherie, entre autre à cause de l'état moral de Conan Doyle. Celui-ci, qui venait de perdre son fils à la guerre, se consolait avec des choses qui ne sont pas de ce monde. Les petites filles qu'elles étaient à l'époque avaient simplement découpé le livre d'image, collé des épingles aux fées en papier, pour les planter ensuite dans le sol. Rien de bien compliqué. Le fait étonnant est que jamais l'auteur des dessins originaux n'a reconnu son oeuvre, malgré la popularité des photographies.
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Sur son lit de mort, l'une des vieilles femmes déclarera que, malgré leur supercherie, elles avaient vraiment vu des fées. C'était l'un de ces jours ensoleillé à Cottingley, alors qu'elle étaient encore des enfants. Ainsi, le mystère reste entier. Les fées surgissent du fond de notre âme d'enfant, toujours prête à s'enthousiasmer pour le merveilleux, à s'ouvrir à la poésie des bois. Éternelle jeunesse de l'humanité, elles vivent dans nos rêves, c'est la raison de leur immortalité.

Que les fées soient avec vous !